60 ans, 60 images L'histoire du Département d'études hongroises : Les années 2001-2010 (7)

Colette Gralhien était une étudiante de Mme Maria Farkas Czellér. Elle explique sa fascination pour le hongrois :

Tout d’abord, je suis très sensible aux sonorités de certains mots isolés, surtout dans les langues que j’ai commencé à apprendre relativement tard (hongrois et suédois) : cela fait plaisir rien que de prononcer certains mots, indépendamment de la signification qu’ils ont. Ex : körülbelül (à peu près) et zokni (chaussettes), ou bien társaság (compagnie)

Les sonorités sont aussi ce qui me fait apprécier certains poèmes, en particulier A játék, de Kosztolányi Dezső. Les sonorités, l’aspect auditif du hongrois rendent cette langue agréable, amusante à mes yeux, exotique aussi, mais cela ne suffirait pas à provoquer un intérêt aussi grand que ce qu’elle m’inspire.

La grammaire hongroise présente à mes yeux un grand intérêt dans la mesure où elle est très différente de la grammaire des autres langues que je connais.

(...) Il y a de grandes différences qui obligent à changer le système dans lequel on est habitué à parler et à penser.
Par exemple :
-expression des cas, du pluriel etc. par suffixes « empilables » les uns sur les autres
-congugaison différente selon si l’objet est défini ou indéfini
-sok/nombres suivis du singulier
-manière d’exprimer le possessif
-possibilité de « décliner » les éléments du type velem, veled, vele…
-les préfixes (...)


Mais la vraie fascination vient pour moi du vocabulaire. Ce qui est fascinant, c’est le manque total de ressemblance des mots avec quoi que ce soit comme langue, en tout cas avec les langues que je connais.
Evidemment, il y a des mots internationaux comme taxi, ou bien des mots dérivés du latin du type de motiváció, hallucináció ou bien d’autres comme motor, mais dans la plupart des cas, les mots hongrois sont très différents des autres langues.

Voilà, en quelques mots, les raisons qui font que j’aime beaucoup la langue hongroise. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve ni si je vais utiliser cette langue dans mon futur métier de traductrice, mais ce qui est certain, c’est que j’ai déjà retiré beaucoup de plaisir de l’apprentissage de cette langue et c’est pour moi le principal. (...) Et si les Hongrois que je rencontrerai dans le futur sont aussi gentils et désireux de partager leur culture que ceux que j’ai rencontrés jusqu’à présent, alors je passerai encore de très bons moments.